Fief

Jonas habite dans une petite ville, « genre quinze mille habitants, entre la banlieue et la campagne ». Le garçon tout juste adulte navigue entre la boxe, les copains, le spliff, et une copine, à qui il prodigue ses bons soins. Côté boxe, il essaie de satisfaire son entraîneur, mais il n’a pas suffisamment la niaque pour percer. Côté copains, il a les mêmes depuis toujours… Seigneurs en leur fief, ils campent sur place. Leur fief, c’est un territoire, et c’est surtout un langage.
Une langue qui claque, brutale, composite, faite de mots d’argot, de verlan, de mots piochés dans les langues d’origine, de blagues, de mots tendres, et de gestes rituels… Elle contient la colère, la joie, l’ennui, la peur, la pudeur, la poésie et l’humour.
Avec Fief, dont le propos résonne singulièrement sur notre territoire, Didier Perrier érige la drôlerie, et le sens aigu de la formule, comme autant d’armes pour conjurer le désespoir.